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L'Essentiel des Européennes

L’Essentiel des Européennes #5 - LR et le PS sur la piste | Drôle d’attelage en Roumanie | “Les Nouveaux Européens”, quèsaco ?

Et voici la 5e édition de votre newsletter hebdomadaire sur les élections européennes ! Cette semaine, on revient sur les premiers meetings de François-Xavier Bellamy et de Raphaël Glucksmann. Puis un détour en Roumanie, où une inhabituelle coalition s’est formée pour les élections, avant de s’attarder sur la dernière idée d’Emmanuel Macron pour réunir les libéraux européens. Et pour terminer en musique, direction la Suède !

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L'essentiel en France

Derniers partis

Top départ. Ils étaient les deux derniers principaux partis à ne pas encore avoir tenu leur grand meeting de lancement de campagne. C’est désormais chose faite pour Les Républicains et le Parti socialiste. Samedi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), 3 500 militants de droite sont venus écouter le chef du parti, Eric Ciotti, la tête de liste, François-Xavier Bellamy, et sa colistière, l’agricultrice Céline Imart. A la tribune, cette dernière s’est notamment dit “fière de ne pas avoir voté pour Emmanuel Macron, ni en 2017, ni en 2022″. Le camp présidentiel a été la cible privilégiée des leaders républicains. François-Xavier Bellamy a notamment reproché aux macronistes de faire “la politique de la gauche” au Parlement européen, “pendant que [le Rassemblement national] fait la politique de la chaise vide”.

Offensive. Le lendemain à Tournefeuille, en banlieue toulousaine (Haute-Garonne), Raphaël Glucksmann a lui aussi activé son mode “offensif”. Devant 2 500 sympathisants, la tête de liste PS-Place publique a tenu son premier grand raout, après quelques événements plus confidentiels. Comme François-Xavier Bellamy, l’eurodéputé s’est attaqué au camp présidentiel, tentant de défaire le duel Renaissance-RN déjà bien installé dans les sondages comme dans les médias. “Quand on vous demande quelle est la différence entre notre vision de l’Europe et celle d’Emmanuel Macron, vous n’avez qu’une chose à faire : raconter notre mandat, raconter comment nous avons tenu tête aux multinationales”, a-t-il lancé à l’assistance.

Tendances. Pour ces formations politiques historiques, l’objectif premier est de faire mieux qu’en 2019. François-Xavier Bellamy avait recueilli 8,5 % des suffrages, contre 6,2 % pour Raphaël Glucksmann. Les différents sondages créditent aujourd’hui la liste PS-PP d’environ 11 % d’intentions de vote, avec une dynamique en hausse qui suscite l’espoir d’une “vague rose” chez les socialistes. Côté LR en revanche, la courbe des sondages peine à décoller. Un temps donnée autour de 8 %, la liste de droite stagne désormais à 7 %. Un score dangereusement proche de la barre fatidique des 5 %, seuil minimal pour envoyer des élus au Parlement européen.

Dans le reste de l’actu en France

Le Rassemblement national tient sa n°2. Malika Sorel figurera juste derrière Jordan Bardella sur la liste du RN, et devant l’ancien patron de Frontex, Fabrice Leggeri. Issue des rangs de la droite, ex-soutien de François Fillon à l’élection présidentielle, l’essayiste a par le passé été membre du Haut Conseil à l’intégration, nommée par Nicolas Sarkozy. Hier, Le Canard enchaîné a révélé que Malika Sorel avait proposé ses services à Emmanuel Macron pour entrer au gouvernement lors du remaniement du début d’année.

Debout La France ne présentera pas de liste aux élections européennes. C’est ce qu’a annoncé hier le chef du parti, Nicolas Dupont-Aignan. La formation souverainiste avait pris part aux trois derniers scrutins européens, sans jamais faire élire de candidats (3,5 % en 2019, 3,8 % en 2014 et 1,8 % en 2009).

Il y avait presque une odeur de gauche unie lundi, à Amiens (Somme). Le député picard François Ruffin accueillait sur ses terres la cheffe de file insoumise Manon Aubry, venue soutenir les salariés de l’usine Metex, menacée de fermeture. Son collègue et colistier, Younous Omarjee, était également sur place. Tout comme la tête de liste écologiste, Marie Toussaint, et la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier. Le chef de file communiste Léon Deffontaines a lui aussi fait le déplacement. Enfin, la socialiste Chloé Ridel, en 10e position sur la liste PS-Place publique, était présente également. “Ça me fait plaisir de voir la gauche se rassembler quand il s’agit de défendre les ouvriers, l’emploi et le climat”, a souligné François Ruffin, depuis le parking de l’usine.

Toujours à gauche, la tête de liste du PCF Léon Deffontaines a tenu une réunion publique à Quimper (Finistère) hier, aux côtés du patron du parti, Fabien Roussel. Raphaël Glucksmann sera quant à lui à Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour un meeting ce mercredi à partir de 20 heures. Il sera accompagné de Nicolas Schmit, commissaire européen à l’Emploi et aux Droits sociaux, par ailleurs chef de file des socialistes au niveau européen.

Plus au centre, la coalition autour de Renaissance s’élargit. Alliés traditionnels des Républicains, l’Union des démocrates et indépendants (UDI) a officialisé son soutien à la liste menée par Valérie Hayer. L’eurodéputée va donc diriger une coalition regroupant au moins cinq partis (Renaissance, Modem, Horizons, le Parti radical et désormais l’UDI).

Les Républicains ne pourront pas compter non plus sur le soutien de leur eurodéputée Laurence Sailliet. Elle justifie son choix en évoquant les “positions” de la tête de liste François-Xavier Bellamy sur l’IVG ou le mariage homosexuel, qu’elle “ne partage pas”. L’ancienne chroniqueuse des émissions de Cyril Hanouna était arrivée au Parlement européen en septembre 2023, remplaçant Agnès Evren, élue au Sénat.

A part ça, si c’est passé sous vos radars, Libération vous raconte le lancement de campagne du Parti animaliste à Montpellier, samedi. Pendant ce temps-là, Le Point s’est glissé dans le train qui ramène les eurodéputés français de Strasbourg à Paris en fin de session plénière. Discussions au wagon-bar, débauchages électoraux et rigolades entre têtes de liste : un condensé d’anecdotes croustillantes.

L'essentiel en Europe

Un attelage surprenant en Roumanie

Front commun. La situation est inédite en Roumanie. Comme on vous l’annonce depuis quelques semaines, les deux partis alliés/rivaux actuellement au pouvoir au sein d’une grande coalition vont former une liste commune pour les européennes. Selon les médias roumains, le Parti national libéral (PNL), lié au PPE, et le Parti social-démocrate (PSD), affilié aux S&D, se sont accordés sur le choix de leur tête de liste. Il s’agit de l’eurodéputé Mihai Tudose. Agé de 57 ans, cet ancien Premier ministre (2017-2018) est issu du PSD. Un temps pressentie pour mener la bataille commune, la cheffe de la représentation permanente de la Commission européenne dans le pays, Ramona Chiriac, s’est finalement rétractée.

En embuscade. Les deux formations politiques historiques sont en effet menacées dans les sondages. Au point que le parti de droite nationaliste, Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), aurait pu terminer en tête le soir du 9 juin si le PNL et le PSD n’avaient pas décidé de faire cause commune. Mené par l’eurodéputé et ancien prêtre Cristian Terheș, l’AUR arriverait en deuxième position avec 25 % des suffrages, derrière les 42 % de la grande coalition, selon Euractiv. La commissaire européenne aux Transports, Adina Vălean, fera elle aussi partie de l’aventure, en 6e position de la liste PNL/PSD, ce qui devrait lui permettre d’être élue.

33 sièges. Après le 9 juin, la Roumanie enverra 33 députés européens dans l’hémicycle strasbourgeois. C’est la sixième délégation nationale parmi les Etats membres, devant les Pays-Bas (31 eurodéputés) et derrière la Pologne (53 eurodéputés). Les élus roumains se répartissent aujourd’hui principalement entre trois groupes : le Parti populaire européen de centre droit (PPE, 14 eurodéputés), les Socialistes et démocrates (S&D, 9 eurodéputés) et les libéraux de Renew Europe (7 eurodéputés). Restent un élu non-inscrit, un chez Les Verts/ALE et un dernier rattaché aux Conservateurs et réformistes européens (CRE).

Dans le reste de l’actu en Europe

Le libéral Ivan Korčok est arrivé largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Slovaquie, samedi. Pro-européen et soutien de l’Ukraine, il pourrait freiner l’orientation russophile de l’actuel gouvernement slovaque dirigé par Robert Fico. Le second tour se tiendra le 6 avril. Des résultats qui donneront la température avant le scrutin des européennes. Attendez-vous à ce qu’on vous en reparle dans cette newsletter…

Direction l’Espagne, où le parti de gauche Sumar devrait avoir Estrella Galán pour tête de liste, une spécialiste des questions migratoires et des droits de l’homme. Cette formation politique est actuellement dans le gouvernement de coalition dirigé par le socialiste Pedro Sánchez. Toujours en Espagne, le mouvement d’extrême droite Vox a confirmé les trois premiers noms sur sa liste. Dans l’ordre : les eurodéputés Jorge Buxadé et Hermann Tertsch seront suivis de l’ancien journaliste et écrivain (auparavant passé par les socialistes catalans, le parti conservateur et le parti libéral Ciudadanos), Juan Carlos Girauta.

Toujours à l’extrême droite, mais en Allemagne, le réseau social TikTok a restreint la portée des vidéos de Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD. L’entreprise souligne que l’eurodéputé a plusieurs fois violé les règles de conduite de l’application. Plus au sud, le parti grec conservateur Nouvelle Démocratie, dont est issu le Premier ministre Kyriákos Mitsotákis, a dévoilé ses candidats.

Ce week-end, Matteo Salvini a réuni ses alliés nationalistes à Rome, dont les Portugais de Chega. Le dirigeant de la Ligue a reçu le soutien de Marine Le Pen dans un bref message vidéo, laquelle a directement interpellé la Première ministre Giorgia Meloni. “J’ai une vraie question. […] Madame la Première ministre, allez-vous, oui ou non, soutenir un second mandat de Madame von der Leyen ?”, a-t-elle brocardé, ciblant la présidente de la Commission européenne.

En Belgique, où le vote est obligatoire, les jeunes de 16 et 17 ans devront aussi aller voter. Enfin, l’ONG WWF a publié une analyse (en anglais) recensant les positions des partis politiques européens sur les sujets environnementaux. C’est à lire ici.

Les sondages en France

Deux nouveaux sondages publiés ces derniers jours : l’un réalisé par Harris interactive, l’autre par Ifop-Fiducial. Les deux placent le RN à 30 % d’intentions de vote, toujours loin devant la majorité présidentielle, donnée à 18 % par Harris, contre 21 % pour l’Ifop. La liste PS-Place publique emmenée par Raphaël Glucksmann poursuit sa lente progression, créditée de 13 % des voix par Harris interactive, un record (11 % selon l’Ifop).

Derrière, Les Ecologistes et Les Républicains sont donnés à 7 % dans les deux études d’opinion. La France insoumise récolterait quant à elle 8 % des voix selon Harris, contre 6 % d’après l’Ifop. La liste Reconquête, enfin, est créditée de 6 % des suffrages dans les deux cas. Pour rappel, le score minimal permettant d’envoyer des élus au Parlement européen est fixé à 5 %.

La phrase de la semaine

Les libéraux européens parviendront-ils à s’unir sous une seule et unique bannière ? C’est en tout cas la volonté d’Emmanuel Macron. Et cette nouvelle structure, qui a officiellement vu le jour il y a peu, a déjà un nom : “Les Nouveaux Européens”. L’objectif affiché de ce parti européen est de rassembler l’ensemble des formations libérales et centristes de l’UE au sein d’une même entité. “Le message est que nous nous unissons et que cela nous rendra plus forts”, a déclaré l’eurodéputé Gilles Boyer à Politico, lui qui sera par ailleurs le trésorier de cette association politique.

Pas simple de s’y retrouver. Si elle est réunie au sein du groupe Renew Europe au Parlement européen, la famille libérale européenne se disperse sous différents partis européens. Certaines formations politiques nationales sont affiliées au Parti de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), la formation européenne centriste historique, tandis que d’autres, à l’instar du MoDem de François Bayrou, sont rattachés au Parti démocrate européen (PDE).

Enfin, une poignée d’eurodéputés, dont ceux du parti présidentiel français Renaissance, ne sont liés ni à l’ALDE, ni au PDE. Trois courants, chacun représenté par un candidat commun formant ainsi un trio de Spitzenkandidaten pour les centristes aux élections européennes de juin, comme nous vous le détaillions la semaine dernière.

Le mot de la semaine

Groupe politique européen

A l’issue des élections européennes qui se tiendront dans les 27 Etats membres du 6 au 9 juin, les 720 députés élus rejoindront le Parlement européen. Ils pourront alors décider de se lier à un groupe politique européen. Pour former un groupe, il faut réunir au minimum 23 eurodéputés, issus d’au moins un quart des Etats membres. Ceux qui n’appartiennent à aucun groupe ou ne parviennent pas à en former un nouveau figurent parmi les “non-inscrits”.

Il existe aujourd’hui 7 groupes au Parlement européen. Le plus important est celui du Parti populaire européen (PPE), où siègent les élus des Républicains. Vient ensuite le groupe des Socialistes et démocrates (S&D), qui compte dans ses rangs les eurodéputés du PS et de Place Publique. Renew Europe rassemble notamment les parlementaires de la majorité présidentielle française. Puis le Groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) avec les députés EELV, et Identité et démocratie (ID) où siègent les représentants du RN. Les insoumis appartiennent au groupe de la Gauche au Parlement européen (GUE/NGL), tandis que Nicolas Bay, seul élu de Reconquête, siège chez les Conservateurs et réformistes européens (CRE).

On vous parle souvent dans cette newsletter du Parlement européen, qui verra arriver après le 9 juin les députés élus dans les 27 Etats membres de l’UE lors des élections européennes. Mais connaissez-vous toutes les institutions que compte l’Union européenne ? C’est facile, il n’y en a que 7 ! 

Testez vos connaissances avec notre quiz ! Et découvrez ici tous nos autres quiz pour mesurer vos connaissances sur l’Union européenne.

En musique

A Union of Peace, Love and Bass”. Ce titre du Suédois DJ Trexx (qui pourrait être la devise de l’UE) avait été écrit pour mobiliser les jeunes lors des élections européennes de 2009. Alors en ce début de printemps, on vous propose de (re)découvrir cette musique déjantée et pleine d’énergie.


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